Le soleil est encore estival en ce début septembre, les portes de la Grande Maison et de la Charmille, qui accueillent et accompagnent des adultes porteurs d’un handicap, sont grandes ouvertes sur le parc de l’établissement, résidents et équipes professionnelles attendent patiemment l’arrivée de Motsa et du Professeur Georges Hopopop, de retour aujourd’hui après un mois d’absence.
Depuis quatre mois maintenant, les comédiens-clowns de VIVRE AUX ECLATS interviennent un après-midi tous les 15 jours auprès des 80 résidents et professionnels de cet établissement. Une aventure enthousiasmante qui a débuté dans le contexte de crise sanitaire, avec pour objectif principal : faire à nouveau entrer la vie et la joie à l’intérieur d’un établissement qui avait été coupé du monde extérieur durant de longs mois de confinement.
La journée débute par une réunion de bilan mi-parcours qui permet de faire le point sur le projet en cours, de nommer ce qui fonctionne et ce qu’il faut encore améliorer et définir les objectifs communs pour les mois à venir. « On vous tire notre chapeau car vous [les clowns] avez réussi à entrer en relation avec les résidents avec une facilité déconcertante et toujours en prenant soin d’adapter votre jeu à la personne rencontrée » souligne Mme S., coordinatrice du projet pour l’établissement. Des interventions clownesques qui ouvrent un espace relationnel nouveau, permettent aux professionnels et résidents de vivre ensemble un moment de joie et de plaisir, hors du quotidien, qui impacte positivement la relation professionnel/résident. Les équipes soulignent aussi les bénéfices pour l’établissement, le projet VIVRE AUX ECLATS, commun entre les deux foyers d’accueil, ayant créé un lien nouveau entre professionnels. Les quelques réticences des débuts (s’il en existait) sont à présent écartées et c’est « un travail main dans la main et dans l’écoute » qui est à l’œuvre.
Les résidents, également interrogés sur la venue des clowns, soulignent la joie, l’amusement et le bien-être que procurent chacune de leurs visites, qu’ils souhaiteraient plus fréquentes ! Des résidents dont « le handicap mental donne une dimension humaine supérieure, des personnes qui sont profondément dans la relation, comme le sont les clowns ! » souligne Mme M., cheffe de service. Cet après-midi, au fil des rencontres, Motsa et Hopopop travaillent ce lien, cet accordage sensible, en invitant la fantaisie et le décalage qui les définissent ! Auprès d’eux, Mme K., qui n’a pas les mots, exprime autrement ses émotions, Mme C. les invite à partager « un p’tit coin de paradis » en chanson, Mme D. propose son aide à Motsa pour empêcher Hopopop de l’interrompre sans cesse, Mme F. leur offre un verre le temps d’une pause au bar des « Oliviers », quant à Mme G., elle trouve l’apaisement grâce aux clowns aujourd’hui, comme le souligne son éducatrice.
L’aventure se poursuivra à Vernaison encore plusieurs mois, du temps pour tisser encore du lien, pour prendre soin, et participer ainsi à améliorer la qualité de vie des résidents et professionnels qui les accompagnent.
Crédit photo : Natacha Débonnaire
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Jefaisundon
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