En passant cinq jours de formation dirigés par Johan Lescop au foyer d’accueil médicalisé la Grande Maison – la Charmille qui accueille des adultes en situation de handicap, VIVRE AUX ECLATS a choisi d’aller plus loin dans le lien avec cet établissement de soins où les clowns interviennent régulièrement depuis presque deux ans.
Une première donc, à la fois pour l’équipe de VIVRE AUX ECLATS mais également pour les résidents et professionnels du foyer d’accueil ! Un temps pensé et construit en amont avec l’équipe de direction, enthousiaste d’accueillir les artistes-clowns et de bousculer ainsi le quotidien de l’établissement.
Pour l’équipe artistique de VIVRE AUX ECLATS c’est l’occasion d’expérimenter en direct, auprès des résidents et professionnels, les outils clownesques travaillés lors des résidences. C’est aussi la possibilité pour les comédiens d’observer leurs collègues en jeu et de leur faire des retours permettant au groupe de perfectionner sa technique et de développer un langage commun.
Tout au long de la semaine, il est question d’accordage : accordage du duo de clowns, accordage avec l’environnement, géographique et humain. « La rencontre se joue dans la mise en présence des corps, dans l’ajustement des paroles et des gestes au contexte, puis dans la recherche d’un rythme partagé qui permettra de déterminer les conditions d’une prochaine rencontre. […] S’accorder à l’autre, c’est demander son accord pour entrer dans sa vie, attendre d’être invité sur son territoire, partager sa vision du monde sans totalement y être absorbé.¹ » C’est ici aux clowns d’aller vers le résident, de se mettre à son rythme, de rencontrer chaque personne là où elle en est. Si les premiers jours les résidents observent les comédiens du coin de l’œil, les interrogeant sur la raison de leur présence incongrue, très vite ils n’attendent plus la visite des clowns dans leurs unités de vie et s’invitent aux séances de travail et d’échauffement qui se déroulent dans l’immense parc de l’établissement.
Cette semaine est aussi ponctuée de moments de partage exceptionnels. Mercredi soir, les duos accompagnent le coucher des résidents en musique et en douceur, au cours d’une veillée improvisée. Vendredi, pour fêter ensemble la fin de la résidence, tout le monde est convié à une boum endiablée dont les clowns de VIVRE AUX ECLATS ont le secret !
Au-delà de l’expérience extraordinaire vécue par chacun, cette résidence a permis de tisser encore plus de lien entre les clowns, les résidents et les professionnels, de travailler l’empathie, la connivence, la confiance, et d’envisager peut-être différemment le partenariat à venir. Muriel Audiberti, cheffe de service éducatif, définit les clowns comme des professionnels de l’accompagnement et souligne la précision de leur travail. Elle ajoute : « cette semaine a apporté une dynamique différente, une ambiance plus festive dans l’établissement. » 
Une semaine hors du commun, entre sensible et démesure… à l’image des clowns de VIVRE AUX ECLATS !

¹ Cécile Hanon, Julien Fousson, Mobilité : l’accordage comme enjeu clinique, L’information psychiatrique 2019/4 (Volume 95)

© Elfredox

Soutenez VIVRE AUX ÉCLATS :
Jefaisundon